mercredi 17 août 2011

L'homme aux yeux couleur d'huître : Vite la suite

La suite du roman de l'été L'homme aux yeux couleur d'huître, dont la première partie est disponible sur cette page, a été mise en ligne sur le blogue de Françoise !

A suivre les épisodes :
Quatre
Cinq
Six
et Sept !

de Frankie, Pomme, Crouk, Laure et Séb d'ici-même

mardi 16 août 2011

Entrez même couché dans le monde magique...

Je ne serai pas long, car diminué par une vilaine sciatique qui m'empêche de rester assis-tordu très longtemps.

Le reportage sur les artistes de l'Yonne est visible ici :

http://bourgogne.france3.fr/info/yonne--entrez-chez-les-artistes--70006962.html

Ces portes ouvertes ont été un beau succès, plus de 50 personnes ayant osé faire le voyage jusqu'à notre hameau au bout du monde. De belles rencontres, des gens formidables, mais hélas plus de shaton depuis dimanche matin (bloqué au lit... ou presque).

vendredi 12 août 2011

Nouveau roman à quatre mains, ou histoire de fous collective

Il était une fois trois gentes mousquetaires :
Frankie, Pomme et Croukougnouche.

Sûrement des pseudonymes cachant des identités de femmes célèbres. Un jour, elles décidèrent d'écrire un roman à plusieurs, qu'elles intituleraient "l'homme aux yeux couleur d'huître".
J'étais en manque d'écriture... Aussi fus-je extrêmement prompt à proposer ma candidature et l'on m'adouba gentiment. Voici en exclusivité sur "le verbe au vert" l'état actuel de ce roman en forme de cadavre exquis (tout en espérant qu'il n'en devienne pas un). Le jeu consistera pour vous en la recherche de ma contribution personnelle :

Sur une proposition de Frankie Pain,

( cliquez sur le lien ci-dessous)



Elle l'avait aperçu ,un matin très tôt , alors qu'il marchait le long de la promenade de la mer . De dos il aurait pu ressembler à n'importe quel touriste : veste de lin froissé ,stature massive ,cheveux drus en mèches agitées par le vent .
Mais il tenait en laisse un très grand et gros chat noir et blanc qui avançait au même rythme nonchalant que son maître. De temps en temps , ce couple insolite faisait une halte pour admirer le rivage encore désert à cette heure, et c'est ainsi qu'elle pu voir le visage de profil .

Ce qu'elle vit lui donna envie d'un peu plus , d'autant que le chat avait tourné la tête au moment où elle passait à sa hauteur : son regard vert liquide profond au milieu du masque surprenant en raison des taches noires et blanches avait accroché le sien d'étrange façon .D'un pas rapide elle avait continué et traversé la chaussée pour se poster à distance , à la terrasse du Bar des Mouettes.C'était le moment de son premier café , elle profitait ainsi du paysage ,vierge de toute agitation parasite tout en mettant ses pensées du jour en ordre : la ligne mouvante de la mer gris pâle berçait et stimulait son introspection.
Mais aujourd'hui, tout cela était un peu perturbé par les deux silhouettes qu'elle apercevait au loin , progressant vers le phare.
Le café ne lui sembla pas aussi bon que d'habitude , elle l'avala trop rapidement ,en se brûlant un peu la langue. Elle se dit que sans doute , l’inconnu se dirigeait vers le bistrot de coquillages qui ouvrait dès 7h .
C’était le rendez-vous des habitués qui venaient engloutir leur dose iodée quotidienne ,pas un endroit chic, plutôt un comptoir à la bonne franquette.
Malgré toutes ces années ,elle n'avait jamais réussi à sauter le pas: l'idée d'absorber une créature vivante ,de la sentir descendre dans son estomac, la révulsait. pourtant , ce n'était pas faute d'avoir essayé , encouragée par Monique et Gérard , ses cousins natifs de Granville, chez qui elle résidait à chacun de ses séjours . Elle en avait été quitte pour une humiliante séance de vomissements , cachée dans les toilettes du restaurant .Rien à faire , les huitres , ce n'était pas pour elle.
C'est donc avec réticence qu'elle se mit à marcher vers la pointe rocheuse : L'homme au chat venait de s'installer effectivement à une table .Il avait posé sa veste sur le dossier de sa chaise, et portait une chemise bariolée ornée de perroquets . Le chat perché en face de lui faisait une consciencieuse toilette .

Elle buta contre une latte disjointe et en trébuchant, alla s'installer contre le mur , il y avait un petit vent frisquet et elle aurait du emporter un gilet. Elle commanda une assiette de crevettes roses avec un verre de vin blanc.Elle observa le serveur qui plaçait devant le promeneur un énorme plateau d'huitres, ainsi qu'une écuelle de crevettes décortiquées , visiblement destinée au chat.
Elle sursauta quand on vint lui apporter sa commande : Crevettes et pain beurré lui paraissaient soudain incongrues . Elle commença par une gorgée de vin , et au moment où elle levait son verre , l'amateur d'huitre se tourna vers elle " Bon appétit!" dit-il en souriant, puis ,saisissant une coquille , il en aspira bruyamment le contenu d'un air réjoui.
Légèrement nauséeuse , elle piqua du nez sur son assiette et se mit à décortiquer ses crevettes .

L’homme avait son trouble. Depuis qu’il avait accepté pour le film de Jaunet et Karo « La bourgade des enfants retrouvés »dans le dernier il avait dompté les puces criminelles çà avait été terriblement dangereux il s’en était tiré par un bide à Kane et une dermite colossale traité à Saint Louis du Sénégal… fidèle en leur dompteur cette fois-ci les coquilles d’huîtres.
Ce matin , il avait travaillé avec la marée et avait trouvé une chose.
Maintenant le repos , dégustation. Il fit signe à son compagnon à poils il regarda en comptant jusqu’à 3 dans la direction aux crevettes décortiquées. Le chat comprit sa mission. Il descendit de son perchoir avec une élégance dépassant ho ! la main celle du perroquet….
Le chat veloutement marchant, alla sous la table à la mangeuse de rose et de sa queue il encercla la cheville de la dame comme les marocaines se bijoutent les jours de fêtes, il fit une tension, il était doué : il était la résurrection de l’hameçon , le point de cette reviviscence , il l’avait logé dans sa queue. Comme sous hypnose , le dame vint s’asseoir en face de l’homme. Le maître héla le serveur pour servir une assiette d’huîtres à son vis-à-vis et une autre chaise pour le chat.

L'homme cligna des paupières....des larmes sourdaient à ses yeux glauques...
Des coquilles, tant de coquilles!!!
Sa vie aventureuse, soudain battait derrière ses paupières rougies... roses comme ses crevettes dont le chat noir et blanc faisait craquer les carapaces d'une dent férocement gourmande...
Et cette femme, là qui beurrait ses tartines... était-elle une coquille , elle aussi, qu'il allait devoir corriger???
Corriger, corriger ...et des coquilles toujours...
Quel destin!!
Elle, était fascinée... cet homme là, qui la buvait des yeux... de ses yeux glauques, glauques comme les huîtres, ces huîtres qui s'agitaient, criaient silencieusement, pleuraient peut-être, malmenées dans les torsions de ses intérieurs avant de rendre leur dernier soupir... Allait-elle devoir avaler aussi ces yeux... elle ne pourrait jamais croquer des yeux... est-ce croquant des yeux... des sensations , des idées horribles lui venaient sur l'ingestion des yeux... Les huîtres déjà la dégoûtaient , alors des yeux!!!
Ah, qu'il cesse de la fixer ainsi! qu'il s'en aille lui et son chat aux yeux maléfiques, aux moustaches barbouillées du rose sanguinolent des crevettes...


Cependant, malgré son intense répulsion, elle ne pouvait pas se lever ni s'en aller. Ses jambes lui commandaient une immobilité qui la laissait à la merci de ce regard aussi vitreux que verdâtre, un regard de mollusque... Peut-on voir par ce que l'on mange ? Elle pensa soudain à Gilles, le doux, le grand, l'adorable Gilles, celui qui l'appelait tendrement sa "pintadine" par dérision sur son joli prénom à elle... Lui aussi aimait tant les huîtres qu'il avait fini par la quitter pour une petite Charentaise à la peau écaillée. Je hais les huîtres et je hais les Charentaises, se disait-elle pendant qu'elle fondait dans son assiette de crustacés.

"Comment vous appelez-vous ? osa l'homme sans cérémonie superflue.
- Perle..." s'entendit-elle répondre comme si toute sa volonté avait disparu dans l'estomac de l'homme, à la suite des innombrables belons qui s'y trouvaient déjà.

Et, justement, l'un des lamellibranches entendit peut-être l'appel du divin prénom et voulut remonter par où il avait sombré. L'homme toussa si violemment que le chat sursauta sur sa chaise en rendant lui-même une partie de la crevette qu'il venait d'avaler ; sa queue se raidit et quitta la cheville qu'elle enserrait toujours. La jeune femme en frissonna d'un plaisir étrange, comme si l'étreinte soudain relâchée était plus agréable en souvenir...
L'homme semblait avoir du mal à remettre ses conduits droit. Il toussait encore, à intervalles réguliers, tandis que le chat fixait Perle avec un méchant air d'enfer félin, la queue battant sèchement l'air d'un côté et de l'autre.
Maintenant que l'emprise hypnotique de l'homme s'était éteinte, elle décida de pousser son avantage sans savoir où elle allait :

"Vous croyez à la réincarnation ? Au karma ?" demanda-t-elle en interrogeant du regard les huîtres immangées qui bougeaient à peine.

L'homme cessa de tousser, gronda à la place, et posa sur elle ses yeux de marais.

"Vous ne devriez pas parler de ces choses", fit-il trop sérieusement.

Allons, je l'ai blessé. Il y croit certainement...

"Mollusque tu mangeras, mollusque tu...
- Je vous l'ai dit ; vous ne savez pas de quoi vous parlez... Perle. C'est bien Perle, votre prénom ? Croyez-vous qu'un tel prénom vous fût attribué par hasard ? Et que notre rencontre serait elle aussi le fruit de la fortuité ?"

Ses mots étaient effrayants et elle eut l'impression qu'ils annonçaient plus qu'une courtoise malédiction sans lendemain. Elle s'aperçut en le fixant que ses yeux à lui n'étaient pas seulement glauques, ils étaient aussi chassieux. Les mollusques se vengeaient en dévorant le cerveau de leur bourreau, investissant ses globes oculaires et déposant dans ses flux lacrymaux une glaire épaisse qui se figeait sitôt qu'elle rencontrait l'air libre. Le chat et son maître avaient un air démoniaque qui l'effrayèrent tout à fait. Elle aurait aimé qu'ils la craignissent eux aussi... mais elle doutait de ses pouvoirs.
Perle se leva brusquement avec un affolement qu'elle souhaitait faire passer pour de l'assurance. Sa hanche heurta la table. Une crevette entière tomba de l'assiette, mais Chat ne bougea pas.

"Je vais m'en aller ! piailla-t-elle alors qu'elle était déjà debout.
- Je le vois. Je ne vous dis pas adieu, je vous dis à bientôt. Nous allons nous revoir.
- Je suppose que c'est inévitable, mentit-elle avec aplomb. M'avez-vous dit votre nom ?
- Non. Sachez que je ne m'appelle pas Gilles, c'est tout."

Il rit méchamment, sans forcer.
Elle le maudit à voix basse en allant régler son addition. Quand elle repassa devant la table, l'homme et le chat avaient repris leur besogne gastronomique avec un entrain qui acheva de l'écœurer. Alors que l'homme faisait mine ne pas la voir, le chat la fixa jusqu'à ce qu'elle fût hors de son champ de vision.


L'homme aux yeux couleur d'huître, chapitre 1, frankie, pomme, crouk et shaton

mardi 9 août 2011

l'événement de la semaine

L'événement de la semaine, ce sont les POAAY !

Pendant que j'écrirai et rédigerai à mon pupitre, madame ouvrira les portes de son atelier au public éclairé. Voici son annonce :

Dans le cadre des Portes ouvertes d’ateliers d’artistes de l’Yonne,

j’ aurai le plaisir de vous recevoir dans mon atelier

exceptionnellement ouvert au public

Vendredi 12 Samedi 13 Dimanche 14 Lundi 15 Août 2011

de 10h à 19h

L’Atelier au Vert se situe à 12 km d’Avallon et à 220 km de Paris

Peintures, sculptures textiles,livres d’artiste, carnets d’atelier

16 Hameau de Moutomble - 89440 Sainte-Colombe > Suivez le fléchage !

Détails, plan et liste des exposants :
voir
fichier joint en PDF

Opération organisée par la Direction des affaires culturelles du Conseil Général de l’Yonne et le Centre d’art de l’Yonne

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AUTRE EXPOSITION

La Galerie nomade MOUTON BLEU
présente des toiles récentes de Véronique LaFont
à l'Institut Pierre Courgeon, Groupe Schiever

à Avallon

Du 10 Août au 31 Octobre 2011

(Lieu privé non visitable)
Merci de contacter la galerie pour avoir + d'informations
http://www.moutonbleu.fr/

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Je vous souhaite un bel été

et espère vous revoir bientôt

véronique

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+ de photos + d’infos

L'ATELIER au VERT - Véronique LaFont

SITE-GALERIE

BLOG DE L'ATELIER

BLOG LIVRES D'ARTISTE


PEINTRE - SCULPTRICE TEXTILE - CARNETTISTE

Affiliée à la Maison des Artistes. Vit et travaille en Bourgogne

06 71 98 05 94 vlvlafont@yahoo.fr

REPRÉSENTÉE PAR

GALERIE NOMADE MOUTON BLEU Bourgogne

GALERIE JOUR ET NUIT Paris

LA LIBRAIRIE DU CIEL Paris

mercredi 3 août 2011

Pré-hommage à quelqu'une

A l'occasion d'un message de remerciements qu'elle mit en ligne pour fêter la visite de son 100 000ème lecteur, permettez-moi d'écrire ces quelques lignes pour lui rendre hommage.
Arrivée sur le verbe au vert par hasard, pour une promenade qui lui fut conseillée par un autre randonneur du web, elle m'a aussitôt intrigué par son langage inimitable et sa chaleur humaine difficilement surpassable. Je ne l'ai jamais rencontrée en chair et en os et pourtant, je l'ai vue des dizaines de fois... car il s'agit d'une des plus fameuses actrices de cinéma encore en activité, avec une filmographie époustouflante dont on retiendra Amélie Poulain et le pacte des loups, au milieu de dizaines d'autres œuvres.
Lorsque l'on prononce son nom, généralement les sourcils se froncent, "et vous dites qu'elle a joué dans des dizaines de films connus ?" Oui mais l'ayant vue, on se souvient d'elle. Et quand elle vous happe sur le net, vous ne l'oubliez plus. Non, je ne l'ai jamais vue, mais déjà j'ai pour elle une affection bien réelle qui n'est pas celle du fan alangui.
Elle est aussi une conteuse-née, qui écrit comme on peut parler quand on sait raconter des histoires ; et encore auteure de textes colorés, de dessins envolés... Elle se croit dyslexique... mais comme pour la chevelure de Samson et la cape de Superman, que ferait-elle sans cela ?

Chère Frankie Pain, en tant que votre 99 356 ème visiteur, je vous embrasse chaleureusement.

"Mais oui ! C'est bien elle ! Je l'ai vue dans..."

Pour elle, j'ose le dire : sans dyslexie, point de talent !

"Mais oui ! C'était dans le pacte d'Amélie Poulain !
Elle jouait la tenancière d'une maison de la presse... !"